À la bonne heure !

Pendule de table double face en bronze doré et émaillé de Matifat (Paris, 1851), sonnerie au passage des heures et des demies, sur timbre donnant l’heure à Paris et en Iran, h. 75,5 cm. Estimation : 12 000/15 000 euros. Lundi 5 décembre, salle 10 - Drouot-Richelieu. Chayette & Cheval SVV. M. Turner. Les amateurs de sobriété et d’objets purement utilitaires en seront pour leurs frais, cela va sans dire... Notre garde-temps réalisé pour le marché ottoman et perse indique l’heure, bien sûr, mais se fait remarquer avant tout par l’opulence de son décor. Son auteur ? Charles Matifat, l’un des fondeurs d’art les plus en vue à Paris, au milieu du XIXe siècle. Après avoir fait ses classes chez l’orfèvre Antoine Vechte, il succède à son père à la tête de l’entreprise familiale parisienne. En 1849, il décroche la médaille d’argent à l’Exposition nationale des produits de l’industrie. En 1851, à l’Exposition universelle de Londres, Matifat présente ses “Pendules, chandeliers et plusieurs articles de bronze”, comme indiqué au catalogue. Notre pendule, qui porte ce même millésime, faisait probablement partie de l’envoi au Crystal Palace. Deux ans plus tard, le rédacteur du catalogue de l’Exposition industrielle de Dublin estime que “Son goût le place parmi les meilleurs bronziers parisiens”... Outre ses pendules, ses vases, des lustres, des fontaines et autres objets de petite taille, notre artiste s’est illustré comme fondeur en monumental. En 1873, il signe la statue du général Pierre Daumesnil (1776-1832), à Vincennes, et la fontaine de l’Observatoire de Paris, incorporant les quatre parties du monde de Jean-Baptiste Carpeaux. Plusieurs lampadaires du grand escalier de l’Opéra Garnier sont également de sa main. Matifat, un homme de son temps...