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Astrolabe européen à une plaque, France, 1543.
Laiton doré, D. 19.7cm.

Avers
De la circonférence vers le centre, on trouve :

I) les douze vents, le nom écrit en majuscules, coupé au centre par une étoile :
Avster * vel notvs
Avster * africvs
Aphricvs * Libo
Favonivs vel * Zephirvs
Cho * rvs
Circi * vs
Septen * trio
Boreas * Aqvilo
Vvltvr * us
Svbso * lanvs
Ev * rvs
Euvro * Avster

II) l’échelle des heures 1 – 12 x 2 lisant à quatre minutes par une échelle, partagée avec le cercle iii, avec des divisions hachées
et non-hachées par alternance. Les divisions 2 et 10 contiennent les noms ‘Libernotvs’ et ‘Evronotvs’ en correspondance avec ‘Avstro
* africvs’ et Evro * avster’ dans le cercle i.

III) l’échelle de degrés en quatre quadrants numérotés par groupes de cinq, la numérotation inversée d’un quadrant à autre

IV) une échelle de douze divisions non-linéaire pour les douze maisons du ciel, chaque division marquée ‘prima domvs’, secvnda
domvs’ &c, est matérialisée par des arcs traversant toute la face du tympan.

V) la projection des azimuts et almucantars pour latitude (approx) 49.30/50°. Les almucantars sont tracés tous les 3° et numérotés
tous les 10°. Les azimuts sont numérotés sur la ligne de l’horizon par groupes de 10°. L’horizon rectvs et l’horizon obliqvvs sont
ainsi nommés. Le tracé du cercle équatorial est nommé ‘circvlvs arietis et libra sev aequi/no/cti/a/lis’. Celui du tropique de Cancer
est nommé ‘Circvluvs Cancri aut tropicvs aestivvs’. Les arcs numérotés pour les heures inégales sont tracés en dessous de l’horizon
entre les cercles pour Cancer et Capricorne.

Revers

I) l’échelle de degrés en quatre quadrants avec numérotation inversée de quadrant à quadrant.

II) l’ calendrier zodiacal (0° Aries = 10.5 mars), avec 28 jours pour février.

III) la partie supérieure : deux jeux d’arcs pour les heures égales et inégales ainsi nommés avec au centre une échelle zodiacale,
l’ensemble traversé par les demi cercles des tropiques et l’équateur, tous nommés. Les lignes d’horaires pour avant et après midi
sont identifiées par des inscriptions écrites dans :
IV ) la partie inférieure de la plaque, de chaque côté du carré des ombres à douze divisions nommé ‘Scalæ altimetriæ’. Il y a la
date au-dessus de cette inscription, et en-dessous du carré, une banderole sans inscription.

Trône à deux lobes avec étrier et anneau de suspension (postérieur). Manquent l’araignée et l’alidade.
Même incomplet, cet astrolabe est d’un grand intérêt historique. Premièrement, comme exemple d’un instrument à une seule plaque ; deuxièmement
comme l’un des plus anciens astrolabes français daté, précédé seulement par deux instruments en 1542, signés par Michael Piquer, et un autre instrument
de la même année.

Les astrolabes à une seule plaque constituent un groupe distinct, mais très restreint, parmi les instruments européens. A ce jour il n’y a que douze
exemplaires connus entre le milieu du XIV siècle et le milieu du XVIIe siècle. Dressés pour une seule latitude, ils étaient destinés à une utilisation
privée par un savant sédentaire, et pour l’enseignement. La taille relativement grande de la plupart des exemples connus témoigne de cette utilisation.

Si la forme du trône de notre astrolabe dérive des instruments des XIVe et XVe siècle, d’autres caractéristiques sont plus proches des instruments
contemporains du milieu du XVI siècle. Les noms des vents, et la manière dont ils sont inter-coupés par des étoiles, sont très proches des noms trouvés
sur l’astrolabe de Sébastien Le Seney, fait pour Henry VIII d’Angleterre vers 1545, et de ceux utilisés sur un autre astrolabe à une seule plaque signé
de I. Galois en 1548. La disposition des deux instruments, même si elle est diffère dans les détails, offre une ressemblance « familiale », pendant
que l’utilisation des ‘8’ à tête aplatie trouve des parallèles sur plusieurs instruments du XVIe siècle.

Bien exécuté, l’instrument ici présenté, n’a jamais été publié. Il témoigne de la continuité entre les instruments de la fin du Moyen- Âge et ceux de
la Renaissance et constitue un ajout important au corpus d’astrolabes français du XVIe siècle.