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Cadran solaire équinoxial en forme de croix, 1596.
Non signé mais attribuable à l’atelier d’Adrian Zeelst,
Laiton, originellement doré, 56mm (hors l’anneau de suspension) x 32mm x 7mm.
Le cadran est composé d’une boîte en forme de croix montée par une charnière à l’une des extrémités d’une plaque cruciforme munie d’une petite boussole.
Face 1 l’extérieur de la boîte, porte un Christ crucifié gravé d’après la Petite Passion d’Albrecht Durer.
Face 2 L’intérieur de la boîte porte, gravés sur des languettes, les noms et latitudes de
Compostella, 44 Hispalis 37 Lisbona 39 Argentina (Strasbourg) 49
Aurelia (Baden Baden) 47 Lugdunum (Lyon) 45 Spira (Speyer) 49 Praga 49 Vienna 48 Vlm 47 Lutet. (Paris) Bizant (Besançon) 48
Pivot pour un bras (manquant) pour les latitudes.
Face 3 Échelle des latitudes de 10 à 70 sur laquelle on place le bras de latitudes pour positionner la boîte. Latitudes des villes de
Louvain 51 Leodun (Liège) 51 Coloni (Cologne) 51 Gantia (Gand) 51
Tornac (Tournai) 52 Caletum (Calais) 52
Boussole carrée
Face 4 Une échelle d’altitude 20-70 et une échelle des parties de l’ombre 5-30 placées au-dessous de l’emplacement vide pour un blason. Latitudes de
Roma 42 Venet[ia] 45 Lipsia 51 Neapol (Naples) 41
Londo[n] 52 Dantisc 55 Florent 43 Middel 52
Lubec 55
L’échelle des heures ainsi qu’une échelle zodiacale sont gravées sur les deux côtés de la boîte. Un anneau permet de suspendre l’instrument par une chaîne autour du cou ou attachée à une ceinture.
Pour utiliser ce cadran, il faut l’orienter sur la méridienne et l’ajuster pour la latitude du lieu d’observation ; à ce moment un des coins des bras de la croix projette une ombre sur les lignes d’horaire gravées sur les deux côtés. Les lignes marquées avec les signes du zodiac permettent d’orienter le cadran automatiquement : ayant déterminé le coin de la croix qui correspond avec la déclinaison solaire appropriée, on tourne le cadran jusqu’à l’ombre de ce coin projeté sur les lignes horaires. Dans ce cas, l’aiguille magnétique est sans utilité. Pour l’expliquer sa présence on peut supposer que l’espace qu’elle occupe contenait, à l’origine, une relique, mais l’orientation par une boussole est bien plus commode que par la déclinaison solaire ; la reliquaire a dû céder sa place à l’aiguille aimantée.
Les deux faces extérieurs usées.
Adrian Zelst (avant c. 1545 –après 1624), graveur et facteur d’instruments mathématiques, a été probablement formé dans l’atelier de Gualterus Arscenius à Louvain. Il a signé des portraits, une carte, plusieurs astrolabes, et d’autres instruments. Comme les anneaux astronomiques produits par Zelst, les cadrans cruciformes peuvent trouver leur origine avec Gerard Mercator, inspirateur des ateliers de Louvain. En 1579 Zelst a rédigé un important commentaire sur les propositions d’Aloisius Lilius pour la réforme du calendrier – commentaire qui a été très remarqué à Rome. Par la suite Zelst s’associ avec le cercle érudits qui tournaient autour du Prince Electeur Ernst de Bavière à Liège.
Des cadrans cruciformes, on connaît neuf exemplaires de Zelst dont cinq sont signés. Aucun cadran de ce type être n’ est attribuable à un autre ateliers de Louvain. De tailles légèrement différentes, les cadrans de Zelst portent des dates entre 1572 et 1596. Cinq sont signés, les autres attribués d’après les formes calligraphiques employées.
Pour la vie de Zelst et huit des neuf cadrans connus, voir Koenraad van Clempoel, A Catalogue raisonné of scientific Instruments from the Louvain School, 1530-1600, Turnhout 2002, 57-69 et 227-36.
Pour une description détaillée de l’exemple conservé au Musée de la Renaissance à Ecouen, voir Adolphe Chapiro, Chantal Meslin-Perrier et Anthony Turner, Catalologue de l’horlogerie et des instruments de précision du début du XVIe au milieu du XVIIe siècle, Paris 1989, 88-9.