ADJUGE 14 000 € (FC)

Focus sur le lot 231 de la vente du 25/06 à 14h00

Pendule de cheminée à quantième et jour de la semaine, signée (cadran), ‘Lepine H[orlo]ger du Roi’ (mouvement) ‘Lepine h[orlo]ger du Roi AParis N° 4134’ ; le cadran (émail) signé ‘Barbichon 15 juin 1787’.
Cadran en émail blanc, chiffres romains pour les heures, arabes pour les minutes, quantième et jour de la semaine en rouge avec le signe du « gouverneur » planétaire de chaque jour en opposé en noir, aiguilles pour les heures et minutes en laiton doré et ajouré en forme de lyre, celles pour le quantième et les jours de la semaine en acier bleui, ajourée ; mouvement rond, échappement à ancre, roue de compte à l’extérieur, balancier à grille avec lentille soleil ; cylindre du mouvement porté entre deux obélisques de marbre noir couronnés de sphères dorées, et surmonté d’un guerrier antique, riches garnitures en bronze et laiton doré de perles, rubans, cordages, guirlandes et agrafes à faisceaux de licteur, socle en marbre blanc avec six pieds tournés et guillochés et appliques de guirlandes portant grappes de raisins.

H. 65cm, L. 49.5cm, P.19.5cm.

Provenance
Famille Ferrier du Châtelet , probablement depuis Pierre-Joseph de Ferrier du Châtelet (1739-1828), puis par descendance.

Issue de deux formes très prisées, la pendule pyramidale et la pendule dite portique, ce modèle à deux pyramides connut un grand succès dans les dernières décennies du XVIIIème siècle.
Bien avant Bonaparte et l’expédition en Egypte, les motifs égyptiens ont influencé l’art décoratif européen durant une importante partie du siècle , comme en témoignent les collectionneurs tels Sir Hans Sloane en Angleterre et le Baron Caylus en France ; mais aussi sous l’influence des écrits de Winkelmann et de quelques tableaux d’Hubert Robert.

Le décor de cette pendule associe ici ces pyramides à un guerrier romain (Octavien ?), ce qui pourrait suggérer l’alliance effectuée entre Egypte et Rome.

Plusieurs pendules de ce type sont présentées par Niehüser (pp. 256-7).
Une autre par Lépine (N° 4108) portant une statue de Ste Barbe, patronne des artilleurs, mais en marbre blanc uniquement et avec échappement à grande ancre monté à l’extérieur de la platine, est illustrée dans Chapiro (p. 225).
Une autre encore, qui appartenait à l’Ecole d’Horlogerie de Dreux (illustrée dans Tardy ii 73), est en marbre noir et blanc mixte comme la nôtre et avec des appliques sur les bases de colonnes très proches.

Jean-Antoine Lépine (1720-1814) est horloger du Roi à partir de 1762.
Pour sa vie et son œuvre : voir Chapiro.

Edmé Portail Barbichon est l’ émailleur favori de Lépine pour ses cadrans de pendule. Il travaille au 1, rue St Séverin, Paris. Les cadrans datés sur l’émail, pas sur le contre-émail, sont rarissimes.
Un cadran de Dubuisson est par exemple daté de 1800, mais un cadran aussi précisément daté avec jour, mois et année est, jusqu’à ce jour, sans doute inconnu.

Bibliographie
Adolphe Chapiro, Jean-Antoine Lépine, horloger (1720-1814, 1988
Elke Niehüser, French Bronze clocks, 1700-1830, Atlgen (USA), 1999.
Tardy, La Pendule française, ii 1981.