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‘Petite ronde’ de Pierre III Le Roy utilisant un mouvement de son père, signé sur la bâte ‘Julien Le Roy Invenit  et Fecit’ et sur la platine ‘A Paris 4732’ ; fabriquée par Pierre III Le Roy vers 1774.
Cadran en émail blanc (contemporain mais pas d’origine), chiffres romains pour les heures, arabes pour les minutes, aiguilles en laiton doré ajouré et gravé, secondes au centre avec l’aiguille à contrepoids en acier bleui ; mouvement en laiton doré, fusée avec chaîne, échappement à repos de type Debaufre-Sully adapté par Julien et Pierre Le Roy, spiral plat en acier bleui de quatre tours, balancier à trois bras en acier avec masselottes en or, curieux petit coq à pied en laiton et acier poli, contre pivot en rubis, échelle de régulateur gravée sur la platine avec index lié à un système de compensation thermique bimétallique à deux lames occupant une moitié de la platine (reconstruit), piliers cylindriques ; boîtier en or uni (contemporain mais pas d’origine), lunettes gravées. D.45mm.
La montre est présentée sur cardan dans une boîte cylindrique en laiton à contrepoids et l’ensemble est contenu dans un coffret circulaire en acajou tourné avec trois pieds de fixation en laiton. Cette monture, de fabrication récente, est reconstruite d’après l’exemple complet d’une ‘petite ronde’ du Musée Beyer, Zürich. Dimensions de la boîte : D. 10.3 cm, H. 13.5 cm.

Provenance
Présentée dans la vente L’Art de l’horlogerie en France du XVIe au XXe siècle, Antiquorum Genève 14 novembre 1993 lot 75.


Commentaire
Pierre Le Roy développa les premières de ses ‘petites rondes’, montres ainsi appelées pour les distinguer de ses grandes ‘montres marines’, un peu avant 1770. Dans son Mémoire sur la meilleure manière de mesurer le temps en mer de cette année, il note qu’il a déjà fabriqué plusieurs exemples. Suivant les résultats, pas trop satisfaisants, de leur épreuve sur mer par Verdun de la Crenne, Borda et Pingré, Le Roy les révisa considérablement ajoutant une fusée, et mettant la compensation thermique sur la platine arrière entre autres changements.
Le 4732 est ce qui reste de l’un des trois exemples connus de ces montres améliorées, le mouvement original ayant été complété suivant l’exemple complet, mais sans numéro, qui se trouve aujourd’hui au Musée Beyer, Zürich. Du plus haut intérêt historique, cet instrument est aussi de la plus grande rareté car, malgré ses efforts, Le Roy n’était jamais content de la performance de ces montres, et semble avoir abandonné leur fabrication vers 1775.

Littérature
Catherine Cardinal & Jean-Claude Sabrier, La Dynastie des Le Roy, horlogers du Roi,  Tours, 1987, 36.
Cecil Clutton, ‘Le Roy and the lever escapement, some new evidence ?’, Antiquarian Horology, v March 1966, 53-54.
Charles Allix & Giuseppe Brusa, ‘Julien and Pierre Le Roy, some further evidence’, Antiquarian Horology, vii March 1971, 149-51.
René Beyer & Reinhard Meis, Uhrenmuseum Beyer Zürich : Antike Uhren, new edition Munich 1986.
L’Art de l’horlogerie en France du XVIe au XXe siècle, Antiquorum Genève
14 novembre 1993 lot 75.
Jean-Claude Sabrier, ‘Pierre Le Roy’s watches for the Use of Astronomers and Seamen’ (translated by Sebastian Whitestone), Antiquarian Horology, xxiv Winter 1998, 315-25.

Small marine watch  by Pierre III Le Roy, c. 1774.
Movement by Julien Le Roy, recycled by Pierre now fitted with a contemporary dial not original to the movement; counter-weighted blued steel centre seconds hand; gilt brass movement with a Sully-Debaufre escapement as modified by Julien and Pierre Le Roy, balance with circular gold insets, ruby endstone, and reconstructed bimetallic temperature compensation strips occupying half the back-plate ; contemporary but not original plain gold case mounted in a counter-weighted cylindrical box gimballed into a circular case of mahogany. This case is a recent reconstruction modelled on the only complete, original, example in the Beyer Musuem, Zurich.
Pierre Le Roy developed his first small marine watches shortly before 1770, revising them extensively after they  gave rather poor performances in sea-trials. The movement 4732 is one of only three known examples of such watches. Now restored to its original form and appearance its is of both the highest historical interest and of the highest rarity since Le Roy, never content with the precision of these watches, stopped making them c.1775.