[Manuscrit enluminé du XIIe siècle (fragment)].... - Lot 79 - Chayette & Cheval

Lot 79
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[Manuscrit enluminé du XIIe siècle (fragment)].... - Lot 79 - Chayette & Cheval
[Manuscrit enluminé du XIIe siècle (fragment)]. Feuillet de bible illustrée, France, région de Sens ou Bourbonnais, seconde moitié du XIIe siècle, vers 1170-1180. Parchemin, une colonne [sur deux à l’origine] de 20 à 26 lignes, réglure à la mine, texte à l’encre noire, titres à l’encre rouge, bleue et verte, lettrines à l’encre rouge et verte. Dimensions : cadre : 18, 3 × 29, 7 × 0, 5 cm ; feuillet : 13, 3 × 24, 2 cm ; revers (ouverture) : 12, 1 × 22, 2 cm ; surface d’écriture (conservée) : 11, 5 × 24, 2 cm ; interlignes 7 mm ; miniature (lettrine) : 9, 3 × 9, 9 cm ; titre orné : 13 × 13, 2 cm ; interlignes 1, 3 cm ; ornement marginal inclus : 16, 7 × 14, 7 cm. Remarquable état de conservation, couleurs éclatantes et lumineuses, légers frottements en quelques points de la couche picturale, petites lacunes sans gravité le long de la marge supérieure, causées par l’oxydation naturelle des encres. Ce feuillet appartenait vraisemblablement à une bible complète ou à un volume du Nouveau Testament richement enluminé. Le recto porte la fin de la deuxième Épître de Pierre (2 P 3, 13-18), suivie de l’explicit, du titre des Épîtres brèves, et du titre de la première Épître de Jean ; au verso se lit l’incipit de cette épître, suivi du texte de 1 Jn 1, 1-7. La mise en page du texte, la graphie et la nature des encres invitent à attribuer ce feuillet à un atelier du centre nord de la France, actif dans les années 1170-1180. Parmi les hypothèses que suggère l’analyse paléographique figurent en bonne place l’archevêché de Sens, le diocèse de Chartres qui en dépendait, et la province du Bourbonnais, dont les limites septentrionales relevaient alors du siège de Nevers. La Bible de Saint-André-au-Bois, produite à Sens dans les années 1170-1180 et conservée à Boulogne-sur-Mer (Bibliothèque municipale, ms. 2), offre un excellent point de comparaison quant à la composition de la surface d’écriture, au module des lettres, à leur tracé et aux abréviations utilisées par le copiste. De même, la Bible de Chartres, conservée en deux volumes répartis entre la British Library (ms. Latin 116) et la Bibliothèque nationale de France (ms. Latin 55), appuie l’hypothèse d’une datation dans la seconde moitié du XIIe siècle ; son témoignage est confirmé par un autre manuscrit issu du même scriptorium, actuellement à Châteaudun (BM, ms. 13). Il convient enfin de rapprocher la graphie de notre feuillet de celle de la Bible de Souvigny (Moulins, BM, ms. 1), produite dans le Bourbonnais vers 1190, ainsi que d’un groupe de manuscrits possiblement issus d’un atelier affilié à l’ordre de Cluny (Bourges, BM, ms. 3 ; Lyon, BM, mss 410-411 ; Clermont, BP, ms. 1 ; Paris, BnF, ms. latin 58). Outre d’évidentes parentés graphiques, la Bible de Souvigny partage avec notre feuillet des similitudes techniques particulièrement frappantes ; on y retrouve notamment l’usage de faire alterner, au titre des livres, les encres bleue et rouge sur des fonds d’or et d’argent brunis. Le verso est orné d’une exceptionnelle lettrine historiée à fond d’or (9, 3 × 9, 9 cm) inscrite dans un cadre carré à fond rouge, les diagonales rehaussées d’un décor filigrané. La miniature s’inscrit dans l’arrondi de l’initiale Q[uod], peinte en deux tons de bleu pastel, qui marque le début du verset 1 Jn 1, 1 « Quod fuit ab initio, quod audivimus… » (« Ce qui était au commencement, ce que nous avons entendu… »). Deux ornements floraux rouge vermillon, qui se détachent sur le fond d’or, ponctuent les bords de la lettrine. La queue de la lettre Q est formée par les ailes d’un dragon vert pâle, la gueule béante, qui mord la boucle de l’initiale ; son corps sinueux s’étire le long du bord inférieur de l’image pour se prolonger jusque dans la marge médiane, où un petit personnage nu, également sur un fond d’or, saisit l’extrémité de la queue du monstre terminée par une tête de canidé. L’espace central de la lettrine est occupé par une représentation de saint Jean enseignant. Assis sur un coussin bleu ciel et rouge, l’évangéliste, à la chevelure rousse nimbée d’écarlate, est vêtu d’une tunique bleu pastel délicatement nuancée et d’un manteau beige rosé. La finesse des traits de son visage est accentuée par l’expression grave des sourcils et des pupilles, qui fixent la droite de l’image ; les fines lèvres rouges viennent éclairer les carnations gris clair, nuancées de vert pâle. Saint Jean lève l’index droit et tient de la main gauche un rouleau finement inscrit où se lit l’injonction suivante, tirée de 1 Jn 2, 1 : « Filioli. [mei] hæc scribo vob[is] ut n[on] peccetis » (« Mes petits enfants, je vous écris ceci afin que vous ne péchiez pas »). * La fiche descriptive est ici tronquée en raison d'un nombre de caractères limités. Merci de contacter l'étude pour recevoir le descriptif complet : etude@chayettecheval.com * Provenance : Robert BRUN (1896-1978), archiviste paléographe, historien du livre, auteur de la thèse “La ville de Salon au Moyen-Âge” publiée en 1924, puis de “Le livre
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